Cet instrument de Bastien Burlot me permet de vérifier l'effet du changement d'essence de la table sur la sonorité (j'ai d'abord eu une cèdre que j'ai vendue). Malgré le jeune âge de cet instrument en épicéa, on a déjà une belle projection équilibrée, ne nécessitant pas de forcer le jeu. Un peu moins brillante paradoxalement dans les aigus que sa ainée en cèdre, elle s'exprime avec une grande clarté dans tous les registres et déploie une amplitude sonore et une richesse harmonique caractéristiques des Burlot. J'avais dit il y a deux ans que ce sera sans nul doute une très grande guitare, dès lors qu'elle aura dépassé sa période de très relative « verdeur », eh bien mon intuition s'est révélée très juste.
Bastien m'a très gentiment offert cette photo de ma table d'harmonie, et l'on voit ici clairement la minutie de son travail avec ces barres fines et délicates, subtilement effilées et surplombant la plaque de renfort du chevalet. Comme toujours avec les Burlot, une fois la petite période d'adaptation passée, on est pris par l'instrument et par l'envie de pousser l'exploration en passant en revue tout son répertoire acquis ou en devenir. Difficile à prendre en défaut, l'instrument est exigeant et demande une certaine rigueur dans l'exécution. Modulo ces précautions, il n'y a pas grand-chose à redire, et la générosité qu'il offre en retour rend l'expérience pleinement satisfaisante à tout point de vue.