Il faudrait ajouter que d'autres facteurs en dehors du prix et de la disponibilité rapide de l'instrument se révèlent au moins aussi importants aux yeux du guitariste. Ils orientent son choix final en fonction d'éléments sans rapport direct avec les qualités et le potentiel sonores intrinsèques. J'en dénombre au moins 5 :
a) Facilité apparente de maniement (en général liée au profil du manche, du diapason et des frettes, poids, forme et volume de la caisse) ;
b) Aspect esthétique extérieur (beauté des bois, forme de la tête, rosette, qualité de la finition et type de vernis) ;
c) Perception de solidité et de durabilité (épaisseur du bois, résistance du vernis aux chocs mécaniques et climatiques) ;
d) Conformité à la mode du moment ;
e) Notoriété du luthier.
Ce sont en réalité, de mon expérience des critères souvent sujets à caution. Ils peuvent polluer un choix déjà passablement difficile en eclipsant les critères plus essentiels évoqués dans les pages précédentes. Un exemple pour illustrer mon propos : prenons le critère a) de la facilité de jeu, si d'emblée vous vous laissez guider par des considérations de ce type, vous allez écarter des instruments musicalement meilleurs pour vous alors qu'il est notoire qu'au bout de quelques semaines de travail assidu sur un instrument bien réglé en fonction de votre technique de jeu, et pour peu que vous ayez effectievement une technique adéquate, les difficultés perçues à l'origine comme insurmontables s'estomperont, voire disparaîtront complètement. Ainsi, privilégier de tels critères que je qualifierais d'annexes s'avère sur le moyen terme très pénalisant, sauf si votre motivation est de commercer avec vos instruments.