Daniel Lesueur, France : Concert classique, cèdre, palissandre indien et brésilien
Ceci était mon 2nd instrument de ce luthier. Il m'avait séduit dès les
premières notes. Un peu plus léger que sa grande sœur que je garde dans
ma collection, ses éclisses n'étant pas doublées, sa projection
quoique légèrement moindre, avec une sonorité plus légère, reste tout de même dans ce qu'il a de plus puissant dans la catégorie des instruments traditionnels. On
notera au passage le schéma de barrage assez inédit qui ne possède aucune
ressemblance avec celui de l'autre en épicéa.
Felix Manzanero, Espagne : flamenca concert 2003, épicéa et cyprès
Je n'avais pas résisté à la tentation d'acquérir cette prodigieuse flamenca d'un des illustres disciples de José Ramirez III, bien que je ne pratique pas ce style guitaristique. Mais quand il a fallu se séparer de quelques instruments pour en acquérir d'autres, et qu'un amateur de flamenco passant pas chez moi m'a demandé de la céder, alors le bon sens a prévalu. Cet instrument d'une facture exceptionnelle était de mon point de vue à mi-chemin des canons flamenco et classique, ce qui permet théoriquement de l'utiliser pour jouer les morceaux de Tarrega et de ses contemporains. La raison en est qu'il adopte un barrage peu usuel pour une flamenca, avec une barre de renfort sous le chevalet.
Gérard Audirac, France - modèle "Cathédrale" 2006
Sergei de Jonge, Canada 1996
Masaru Kohno, Japon : modèle 50 de 1979
Guitare en épicéa et palissandre de Rio très bellement construite et de finition absolument parfaite, avec une ornementation exquise. C'est un véritable ouvrage d'art. Elle fait partie de la fine fleur de la production de cet illustre luthier disparu en 1998. Ce modèle était le haut de gamme de ce luthier, originellement formé en Europe.
Une décoration splendide de mosaïque de bois, habille un merveilleux palissandre de Rio au grain saisissant de beauté, et de qualité à présent quasiment introuvable. Comme vous pouvez l'imaginer, je l'ai laissée partir à regret, mais je sais qu'elle a fait un bienheureux !
Vicente Carrillo, Espagne : grand concert "Gabriela" de 2002
cèdre, palissandre de Rio, éclisses doublées de palissandre indien
C'était ma toute première guitare de concert. Construite dans le droit fil de la tradition hispanique de la première heure, à la manière de Santos Hernandez, la recherche de très fortes qualités de dynamique et de tranchant est flagrante. Elle est parfaite pour les rasguedos et le jeu dynamique et rapide. Le caractère espagnol, en l'occurrence bien plus andalou que madrilène, est bien entendu très fortement exprimé. Elle possède une voix puissante, gutturale voire abrasive et très imposante.
Elle convient aux pièces espagnoles hautes en couleur de la première moitié du XXe siècle commanditées par A.Segovia pour célébrer avec fierté la grandeur de l'âme espagnole.
Robin Green, Canada : concert classique 1979
épicéa, palissandre indien
Ce luthier était l'apprenti de Kolya Panhuysen dans son atelier de Toronto au Canada avant de s'établir à son compte. De ce fait, l'instrument possède beaucoup de similarités avec les instruments de son maître, devenu aujourd'hui un des luthiers les plus aprréciés des concertistes (Carlo Domeniconi, Laura Young, Dale Kavanagh,...).
Le barrage, inspiré du Kohno de la maturité, est identique à celui de la Panhuyzen de ma collection. La sonorité est un peu plus tirée vers les aigus et possède cette neutralité avec juste ce qu'il faut de rondeur pour en faire un instrument très "universel", adapté à tout type de répertoire. C'est un excellent instrument de concert clair et équilibré.
Gérard Audirac, Grand Concert Ergonomique 2004
cèdre, palissandre indien
Exemplaire rare, fruit de l'inventivité de son créateur, le modèle ergonomique se caractérise par des pliages de la table au niveau de l'assise du bras et au bord aigu du grand lobe, ainsi qu'un autre pan incliné dans le dos au point de contact instrument-cuisse. Tout cela est fait dans l'objectif de rendre plus confortable la position du guitariste en faisant disparaitre les arêtes, et d'aussi faciliter l'accès aux sur-aigus. L'autre détail intéressant est la disparition complète des filets pour obtenir un arrondi au niveau des bords de l'instrument (l'intérêt en est évident) sans pour autant compliquer la construction (comme le fait Dieter Hopf). Cette guitare est dans un état neuf.
Yamaha GC15, série Grand Concert 1972
épicéa, palissandre de Rio
Voilà un instrument de très grande tenue et à la décoration absolument exquise. Les GC15 de l'époque étaient le haut du panier chez Yamaha et ce sont donc des instruments très rares. L'équivalent actuel dépasse les 8000 euros en valeur neuve, et j'ai appris qu'il n'était plus fabriqué par manque de matériaux au niveau suffisant de qualité . Cet instrument développe une sonorité très élégante, ample, grave et retenue. Il est très chaleureux, souple et malléable convenant ainsi à tout type de répertoire. C'est néanmoins un instrument plus à "bichonner" qu'à traîner partout, au vu de ses qualités esthétiques exceptionnelles. Son état est parfait.
Manuel Contreras Sr., Concert 1a 1976
cèdre, palissandre de Rio
Excellent instrument construit par Ignacio Rozas, à l'époque simple apprenti chez M.Contreras père, avant de devenir à son tour un luthier indépendant actuellement très prisé. Cette guitare est pourvue du barrage "standard" en éventail fermé par deux barres inclinées avec plaque de renfort sous le chevalet, et non du barrage incurvé de la Especial et de la "double table". En conséquence, nous avons là un instrument beaucoup plus sauvage et nettement moins policé, que les 2 modèles supérieurs, capable d'une dynamique et d'une projection brutes et impressionnantes. En même temps, le timbre transparent de petites cloches de la chanterelle et l'extrême chaleur des médiums permmettent un chant empreint de lyrisme si on ne force pas les aigus et d'onctuosité dans la production de touches "dolce". Je l'utilisais pour le répertoire post-romantique (Tarrega, Barrios, Llobet) où il se révèle exceptionnel mais aussi avec tout auant de bonheur pour les pièces d'Albeniz et tout le répertoire espagnol. Cet instrument est en très bon état et "dans son jus".
Julian Espinosa, Concert 1980
cèdre, palissandre de Rio
On dit de lui qu'il a été le seul apprenti de Fléta père, avant que les fils de ce dernier rejoignent l'atelier. Disparu depuis plus de 10 ans, ce luthier a produit un instrument attachant dans la pure tradition barcelonienne et dont la tête évoque celle de son présumé maître. L'instrument produit un son mélodieux, des notes détachées, et démontre un équilibre, une douceur de l'attaque qui appartiennent à une époque révolue. Cet instrument très chaleureux et expressif convient particulièrement au répertoire post-romantique des Tarrega, Llobet, Arcas et consort.
Yamaha GC5, série Grand Concert 1971
épicéa, palissandre de Rio
C'est un instrument à la sonorité brillante et résonnante dans les aigus, grave et majestueuse dans les basses, avec des médiums très présents et précis. La troisième corde est d'une tenue exceptionnelle et il y correspondance quasi parfaite avec les notes identiques jouées sur la chanterelle. En fait, son barrage léger sur une table assez mince mais pas trop, lui confère des qualités alliant tonicité et substance à une bonne longueur du son. En fait, on se situe là dans un registre très proche de l'école Espagnole traditionnelle (Torres, Simplicio, ...). Cet instrument possède une sonorité magnifique qu'on ne retrouve plus sur les instruments d'inspiration espagnole depuis l'arrivée en force du "red cedar" dans les années 1970.
Masaru Kohno, modèle 20 1978
épicéa, palissandre de Rio
Excellente guitare de ce luthier disparu. Toutes les qualités d'une Khono réussie sont ici réunies : très belle construction extrêmement minutieuse (l'intérieur vaut le coup d'oeil), clarté et transparence idéales pour le contrepoint, puissance couplée avec une douceur dans l'attaque, basses profondes et aigus scintillants.
José Ramirez 1a, 1977
cèdre, palissandre indien
C'est un instrument à la sonorité très belle, extrêmement musical et tout en chaleur et puissance. Il offre une sublime coloration des aigus, beaucoup d'autorité et de velouté dans les basses, et des médiums moelleux et profonds. Il est doté d'une très grande ampleur et d'une impeccable régularité. Le son bien défini et étagé sort distinctement, accompagné d'une belle réverbération en arrière-plan, dosée de manière à ne gêner en rien la clarté et la séparation des registres. La 3ème corde est d'une tenue exceptionnelle et il y évolution progressive du timbre jusqu'aux notes identiques jouées sur la seconde puis la première corde. Son barrage caractéristique sur une table assez mince lui confère des qualités alliant une grande dynamique et un parfait contrôle, à une bonne longueur du son, ce qui est l'apanage des seuls instruments de très haut niveau.
Le volume sonore et la projection sont immenses, l’équilibre des registres et la clarté dégagée sont impeccables, les basses sont fermes et majestueuses, le médium est bien défini et les aigus sont cristallins, et relativement "sucrés". L’attaque est assez rapide et sans agressivité. C'est pour résumer une guitare sans défaut notable, très homogène, chantante et chaleureuse, pleine de sève. Cette guitare se prête admirablement à un répertoire très large avec comme point fort indéniable une très grande versatilité, dont Andres Segovia avait apporté la magistrale démonstration sur des instruments de la même époque, exécutant tout type de répertoire avec une égale justesse.
Vicente Carrillo, modèle grand concert "Gabriela" 2002
épicéa, palissandre de Rio
Cette guitare de caractère très espagnol façon Santos Hernandez (première guitare de A.Ségovia) est puissante et très équilibrée. Elle possède un peu de rugosité dans la sonorité sans pourtant manquer de raffinement. Elle sied parfaitement au répertoire espagnol du début du siècle dernier. Le Rio qu'arborent ses éclisses et son dos n'est plus disponible pour les modèles actuels que Carrillo construit à présent en Caviuna. La table est à trame très serrée avec des effets d'irisation caractéristiques.
Yamaha GC11, Grand Concert 1985 signée Kato
épicéa, palissandre des Indes
C'est un instrument à la sonorité brillante, transparente et timbrée dans les aigus, grave, nasale et majestueuse dans les basses, avec des médiums très présents et moelleux. Le barrage asymétrique et léger sur une table assez mince, lui confère des qualités alliant tonicité et contrôle à une bonne longueur du son. En fait, on se situe là clairement dans un registre traditionnel, très espagnol, fortement inspiré par les luthiers ayant précédé Ramirez III et Fleta. La sonorité est très proche de celle qu'on peut encore entendre sur les enregistrements d'avant 1939 de Andres Segovia, du temps où il jouait la Manuel Ramirez construite par Santos Hernandez.
Salvador Castillo, Concert 2002
épicéa, palo escrito (palissandre mexicain)
Guitare ultra-légère, nerveuse et d'une puissance propre-ment époustouf-lante. Elle produits un son direct, brillant et équilibré. Sa grande sensibilité convient au joueur au toucher léger, qui souhaite projeter le son facilement avec une excellente dynamique.
Yamaha GC-6D, Grand Concert 1973 signée Kato
épicéa, palissandre des Indes
Magnifique exem-plaire du superbe travail de T.Kato, un des luthiers vedettes de la maison Yamaha. Superbe sonorité très profonde et chaleureuse, puissante projection digne des instruments les plus potents.
Yamaha GC-5M, Japon - série Grand Concert 1979
épicéa, palissandre des Indes
Cette guitare est entièrement fabriquée à la main par un des luthiers de Yamaha (son nom –Harada est signé en japonais sur l’étiquette). Cet instrument est agréable à jouer, avec un son homogène et très équilibré.
Antonio Iznaola 1a 1981, Espagne
épicéa, palissandre indien
Grand instriument de concert, de dimensions équivalentes aux Ramirez de la même époque, cet instrument développe une belle projection, et offre une sonorité assez claire et chaleureuse.